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Choi Hong-man: le Godzilla coréen

Choi Hong-man ne peut pas passer inaperçu. Il mesure 2m18 et pèse 165 kilos. Il n’est donc pas tout à fait bâti comme nous. Ancien lutteur de ssireum, la lutte traditionnelle coréenne, notre géant s’est lancé dans le K-1 en 2005. Jusqu’à présent, il n’a pas démérité mais soyons honnêtes, sa boxe est assez monolithique. Ne lui demandez pas de se désaxer ou de balancer des high-kicks pleine poire, il ne sait pas faire. Choi avance sur l’homme en permanence, jouant de son direct du gauche pour placer sa droite. Parfois, un coup de genou vient étoffer son arsenal rudimentaire. Bien sûr, il a une frappe de mule et quand il touche, ça douille en face.

Choi Atomiseur

Mais à côté des cadors actuels du kick-boxing tels que Remy Bonjasky,  Choi alias « Techno Goliath »  ne tient pas la comparaison. Trop lent et prévisible. Comme Akebono et Bob Sapp, il fait partie de ces combattants limités techniquement dont le gabarit hors-norme attire les foules. Le public japonais raffole de ces « monstres de foire », aussi mastoc que les sumotori locaux. Car attention, le kick-boxing a une cote d’enfer au Pays du Soleil Levant et ses champions y jouissent d’un énorme prestige. Plus de 70 000 spectateurs se précipitent chaque année au Tokyo Dôme pour assister à la finale du K-1 Grand Prix. Il s’agit d’un tournoi qui, servi par une mise en scène digne des arènes romaines, désigne le roi des poids lourds. Choi ne sera probablement jamais couronné, lui qui a également tâté du M.M.A (mixed martial arts) sans grand succès. La terreur croate, Mirko CroCop, s’est ainsi chargé de corriger l’intrus en décembre dernier, à coups de low-kicks bien sentis.

Choi atomisé

« J’ai toujours rêvé d’être chanteur. »

Alors fini Choi ? Vous plaisantez, l’homme a plus d’une corde à son arc. Tout d’abord sa carrière pugilistique lui a permis de tourner dans de nombreux spots publicitaires et d’être régulièrement invité dans des shows télévisés. Il est devenu une figure très populaire en Corée du Sud. Mieux encore, sa notoriété lui a ouvert les portes de l’industrie du disque, exauçant ainsi un rêve de jeunesse : « Si je n’étais pas aussi grand, je travaillerais dans le show business (…) J’ai toujours rêvé d’être chanteur. J’aime danser et j’étais un bon danseur quand j’étais étudiant. » Un producteur malin a flairé la bonne affaire et s’est empressé de lui faire signer un contrat. Après Choi le cogneur, voici Choi le rappeur. En duo avec la chanteuse coréenne Kang Soo-hee, on peut désormais admirer le flow de notre amateur de gnons dans un album pop joliment intitulé « La Belle et la Bête. » Du ring à la scène, on imagine déjà l’histoire sur grand écran.

Choi danseur

Choi Hong-man peut prêter à rire mais en fin de compte, son attitude candide et décomplexée est plutôt sympathique. Espérons néanmoins qu’il aura travaillé autre chose que ses cordes vocales ces dernières semaines car il remonte sur le ring demain dans le cadre d’un tournoi M.M.A, le Super Hulk Tournament. Good luck Techno Goliath !

sankyo


SeoulParis en images

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