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Lee Keun-ho : un Coréen à Paris

2009061000780_0L’international sud-coréen est aux portes de Paname. Il doit s’engager début juillet pour un contrat de trois ans au Paris-Saint-Germain. Gros plan sur un transfert qui pourrait s’avérer bankable.

C’est pratiquement plié. S’il ne subit pas la même mésaventure que Lilian Thuram lors de sa visite médicale, Lee Keun-ho sera bel et bien dans l’effectif du PSG à l’entame de la nouvelle saison de L1. Le choix peut surprendre mais en y regardant de plus près, il semblerait que les dirigeants parisiens ont, une fois n’est pas coutume, sans doute déniché là une bonne affaire. Tout d’abord, Lee Keun-ho n’est pas n’importe qui. Le natif de la ville portuaire d’Incheon a connu une progression linéaire, sans blessure sérieuse ni mise au placard prolongée. Certes, il a surtout joué avec l’équipe réserve d’Incheon United pendant deux ans mais dès son arrivée au Taegu FC en 2007, ses performances ont vite remis les pendules à l’heure. A tel point que la presse spécialisée lui a décerné le titre de meilleur attaquant de la K-League fin 2008. Sa vitesse d’exécution, son jeu de tête et la qualité de sa passe constituent ses principaux atouts. En outre, comme tout joueur coréen qui se respecte, Lee n’est pas du genre à se gratter l’entrejambe en attendant que le ballon lui tombe dans les pieds. C’est un avaleur d’espaces, plus prompt à enquiller les kilomètres au pas de charge qu’à traîner sa somnolence près des cages adverses. Buteur à 8 reprises en sélection nationale, il forme avec le monégasque Park Chu-young le duo offensif des Guerriers Taeguk. D’ailleurs, sauf gros pépin physique ou pétage de plomb carabiné dans la capitale, on le verra à coup sûr en Afrique du Sud l’année prochaine. Bref, l’attaquant sud-coréen offre certaines garanties sur un plan purement sportif.

Lee Keun-ho dans ses oeuvres

« Comme beaucoup de footballeurs, je rêve de jouer en Europe. »

Cette « confidence » faite au Korea Times ne surprendra personne. Les meilleurs championnats sont européens, les meilleurs joueurs évoluent dans les championnats européens et, aux dernières nouvelles, ce n’est pas prêt de changer. La Premier League, la Liga et le Calcio trustent le podium, loin devant notre chère L1 qui peine à exister parmi ses imposants voisins. Lee, dont le transfert au PSG constitue une indéniable promotion, s’en accommode tout à fait : « Comme Seol Ki-Hyeon, je veux être un joueur qui part dans un petit championnat européen pour progresser. » Un petit championnat européen pour commencer mais pourquoi pas l’un des trois ogres dans la foulée si l’occasion se présente. Le garçon a visiblement de la suite dans les idées puisque fin 2008, il n’avait pas souhaité prolonger son contrat avec le Daegu FC, au cas où le Vieux Continent lui ferait les yeux doux. Après des essais infructueux aux Blackburn Rovers et au PSG en mars dernier, Lee a dû se rabattre sur le Jubilo Iwata, l’un des clubs phares de la J-League. Il se dit que Paul Le Guen ne l’aurait pas trouvé transcendant et qu’il aurait court-circuité  sa venue. Peut-être mais voilà, Paulo a été remercié depuis, au profit de l’ex-valenciennois Antoine Kombouaré. Ce changement d’entraîneur arrange bien les décideurs parisiens, fans de la première heure du joueur coréen.

Une manne financière qui fait saliver

Pourquoi un tel engouement de leur part, peut-on légitimement se demander. Certes, Lee n’a pas les pieds carrés mais enfin, il n’évolue pas sur la même planète que Messi et consorts. De toute évidence, d’autres facteurs sont à prendre en considération. On sait que le football moderne est surtout une histoire de gros sous. Or, cette année, le club francilien ne dispose pas d’un budget maous costaud pour le mercato estival. Le recrutement de Lee présente à cet égard des avantages de poids :

Primo, le contrat qui le lie au Jubilo Iwata comporte une clause libératoire en cas d’offre d’un club européen. Le PSG ne devra donc verser aucune indemnité de transfert à son homologue japonais.

Secundo, Lee Keun-ho aka “le fils du vent” est une icône du football sud-coréen. Un statut qui va sans doute permettre au club parisien de doper la vente de ses produits dérivés sur le marché asiatique.

Tertio, les chaebols (l’équivalent coréen de nos conglomérats) ont pour habitude de sponsoriser les sportifs émérites du Matin Calme. Lee n’échappe pas à la règle, qui attise la convoitise de mammouths industriels tels que LG ou Hyundai. Une enveloppe annuelle de 3 millions d’euros pourrait ainsi atterrir dans les caisses du PSG, pour peu que le joueur coréen ne roupille pas toute la saison dans les tribunes.

Si vous savez compter, Sébastien Bazin aussi. L’actuel président du club francilien et ses collaborateurs ont vite compris ce qu’ils avaient à gagner dans cette affaire. D’où leur volonté tenace de recruter la star made in Korea.

Un test grandeur nature pour le Guerrier Taeguk

Est-ce à dire que Lee Keun-ho est condamné à jouer les seconds couteaux dans l’effectif parisien? N’allons pas trop vite en besogne. Les joueurs coréens ont connu des fortunes diverses dans les championnats européens. Le camp des optimistes soulignera les greffes réussies de Park Ji Sung et de Lee Young-pyo ; celui des alarmistes préférera exhumer les naufrages de Lee Dong-gook et d’Ahn Jung-hwan. Une chose est sûre, l’attaquant sud-coréen n’atterrit pas dans le club le plus serein de l’Hexagone. Après avoir frôlé l’extrême-onction l’année dernière, ne sauvant sa tête qu’à la dernière journée du championnat, le PSG a connu un parcours certes moins douloureux cette saison mais les couacs en tous genres n’ont pas manqué. Car au Camp des Loges, le psychodrame n’est jamais très loin. Avec Marseille, le club parisien bénéficie en effet d’une couverture médiatique de tout premier ordre. Peu importe les résultats, ce qui se passe à Paname est  ausculté à la loupe. Entre les querelles de clocher, la pression des médias et celle des supporters, il faut un mental d’acier pour ne pas boire la tasse. Cette année, on a notamment eu droit au limogeage de la comète présidentielle Charles Villeneuve et au départ de l’entraîneur Paul Le Guen sur fond de guéguerre intestine. Sans oublier les déclarations fracassantes de Claude Makelele, le taulier du vestiaire : « Il faut nettoyer les saletés qui restent que ce soit au niveau des joueurs, du staff technique ou de la direction ». C’est dans ce climat polaire que Lee tentera de se faire une place entre Hoarau et Erding, les deux titulaires présumés de l’attaque parisienne la saison prochaine. Il ne reste plus qu’à souhaiter que le transfert du « fils du vent » n’accouche pas d’un pet de lapin sur le terrain. Ce serait un coup dur pour l’international coréen et une bien mauvaise nouvelle pour les liquidités du PSG.

sankyo


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