Archive for the 'Musique' Category

3rd Line Butterfly, Nine Days Or a Million

Music Alliance Pact (MAP) a été créé par The Pop Cop, collectif regroupant environ 34 Blogs de musique de pays différents et qui permet de découvrir des groupes de musique du monde entier. Ce mois de mars, Indiefulrock qui est le blog consacré à la musique coréenne, a sélectionné le groupe de rock alternatif coréen 3rd Line Butterfly (3호선 버터플라이). Ce groupe existe depuis 1999, leur musique a connu un grand succès à travers le drama Ruler Of Your Own World. Il se produit le plus souvent dans les salles de concerts à Hongdae, quartier au nord-ouest de Séoul où est situé l’université d’arts et berceau du rock underground coréen. 3rd Line Butterfly a sorti 3 albums de 1999 à 2004 Self Titled Obsession , Oh! Silence, Time Table. Il a fallu attendre patiemment cinq ans avant qu’ils ne sortent, fin 2009, un quatrième album, Nine Days or A Million. En attendant la sortie de ce nouvel album, les musiciens et la chanteuse Nam Sang ah ont évolué seuls ou avec différents groupes de musique comme Mauvais sound pour la chanteuse, the Moonshiners pour le batteur Son Kung Ho.

J’ai  découvert ce groupe de rock lorsqu’ils sont venus à Paris au Batofar et à la Flèche d’or lors du Festival Morning Calm Fever organisé par l’association Racines Coréennes en octobre 2006. La scène musicale parisienne a plus que séduit le groupe de rock coréen: ils confient avoir eu leur meilleure expérience musicale lorsqu’ils ont donné un concert à la Flèche d’Or. Outre la qualité “du son qui venait à eux”, ils ont apprécié la scène underground parisienne. Ils ont découvert une qualité de son, une élégance et une chaleur à Paris qu’il n’ont trouvé ni au Japon où tout est pourtant bien organisé, propre et de haute qualité, ni à New York où le son est fort, lourd et formel, ni en en Corée où le son est plus bas, la musique de Hongdae étant plutôt triste et mélancolique.

Lors de mes différents séjours à Séoul, j’ai eu la chance de pouvoir assister à plusieurs de leurs concerts et de pouvoir les rencontrer.

Rencontre avec le guitariste, auteur, compositeur Sung Kiwan

L’été dernier, j’ai pu discuter longuement avec Sung Kiwan, le guitariste, leader du groupe. Avant la sortie de leur dernier album Nine Days or A Million, le musicien animait une émission à la radio pour faire découvrir les musiques du monde, il a composé de nombreuses musique de film. Egalement poète, il a écrit un deuxième recueil de poème, création plus solitaire. Il a sorti un album solo, Your song.  Mais pour Kiwan, l’interaction entre musiciens est essentielle, la communication avec les autres fait partie de la création musicale, être ensemble et rencontrer le public lui tiennent vraiment à coeur. C’est pourquoi, le quatrième album de 3rd Line Butterfly était une belle expérience. Le guitariste nous explique que ce mini album est composé de 5 chansons : deux chansons ont été écrites par Nam Sang ah et lui-même, une chanson par la Sang ah seule, une autre par Sang ah et le bassiste Kim Namyoon et une dernière par tous les musiciens du groupe.

Sung Kiwan est un enfant du quartier de Hongdae et il en est fier. Avant 1987/88 et sous la dictature, la plupart des groupes de musique et des chansons étaient censurés. Il y a vingt ans, Hongdae était une scène underground, indépendante, libre et expérimentale. La musique était un moyen d’expression. Face à l’oppression il y a eu une renaissance, un dynamisme. Les musiciens de 3rd Line Butterfly ont tous grandi à Hongdae.

Kiwan semble préoccupé par la temporalité mais une temporalité non linéaire. C’est lors de son périple au Mali l’hiver 2008/2009 qu’il a pu apprécier ce sentiment d’appartenir à la fois au passé et au présent. Le point de départ, là d’où tu viens est important. Sur les traces des Tellem (“ceux qui étaient avant nous“), il a passé quelques mois au Mali où il a rencontré d’autres musiciens et a pu échanger et jouer avec eux. Il est persuadé qu’en Afrique, on peut vivre deux temps à la fois, alors qu’en Europe, en Asie ou en Amérique, les personnes vivent au présent et sont confrontées à une réalité immédiate. Même si en Corée, on peut trouver un mélange de tradition et modernité, la symbiose et l’harmonie que recherche Kiwan est ailleurs.  Il rêve d’entrer dans une boucle qui lui fait penser à un tourbillon. Ce sentiment de bien-être, avoir l’expérience de vivre dans deux temporalités à la fois lui rappelle l’omnipotence de la mère. Ce qui importe dans la vie c’est bien la quête de l’amour, s’aventurer dans ce chemin où soudainement on n’est sûr de rien. Il faut retrouver ce que l’on a perdu en soi, l’amour est une rencontre avec l’autre, une lecture réciproque de l’autre où chacun doit déchirer ce qui est en lui pour se dévoiler. Le musicien-poète exprime cette quête dans les mots, dans ses poèmes et sa musique pour montrer ce qu’il a en lui-même.

Le premier album  de 3rd Line Butterfly est un rock jeune et direct, le second album est plus silencieux, plus proche du naturel, transitoire, le troisième est plus esthétique, plus artistique, plus mûr.

Nine Days or A Million est un retour vers les origines, il est plus tourné vers le rock, le naturel, il est quelque part situé entre le passé et le futur.

sobong

Nouvelle Star à la sauce coréenne

Décidément, Pop Idol n’en finit pas d’essaimer. Du Sri-Lanka au Kazakhstan, le célèbre télé-crochet britannique a été adapté avec bonheur dans un nombre impressionnant de pays. En France, tout le monde connaît Nouvelle Star, l’émission phare de M6 qui nous tient en haleine 4 mois sur 12 grâce aux prestations ébouriffantes de ses candidats et à la pertinence de son prestigieux jury. Il ne manquait plus que la Corée pour que le concept mérite pleinement le qualificatif d’international. C’est chose faite avec Superstar K, un show lancé le 24 juillet dernier par la chaine musicale câblée Mnet.  Pas moins de  70 000 candidats motivés comme jamais se sont bousculés aux auditions organisées dans les principales villes coréennes. Autant dire que la mayonnaise a pris, et pas qu’un peu.

Afin de garantir à l’émission une couverture médiatique digne de ce nom, les membres du jury ont été soigneusement choisis : Lee Hyori, In Sooni et Lee Seung-chul font ainsi partie de l’aventure. A titre personnel, je suis particulièrement attentif aux interventions de l’affriolante Hyori dont les attributs retouchés ont notamment contribué à populariser le bronzage au Pays du Matin Calme.

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Hyori aiguise l’appétit

Les premiers épisodes frappent fort, très fort  : cris de détresse, sanglots en cascade, sauts de cabri et bonheur orgasmique nous emportent dans un tourbillon d’émotions qui frisent l’hystérie. Les candidats ne font pas dans la pose, ils donnent tout, Korean way, et ça se voit. En outre, contrairement à la version française, il n’y a pas de limite d’âge. Les prétendants au titre vont donc de Papy Mougeot à Je suce encore mon pouce, ce qui donne à l’ensemble un côté bon enfant et franchement sympathique.

Préparez vos mouchoirs

Le vainqueur de Superstar K touchera la coquette somme de 100 millions de won (environ 56 000 euros) et fera ses débuts musicaux sous la houlette de Mnet Media Management Company. SP ne manquera pas de vous tenir informé du dénouement qui promet d’être épicé, vu la frénésie du démarrage. En attendant de connaître l’identité de la prochaine idole coréenne, rien ne vous empêche d’aller faire un tour sur You Tube, histoire de constater par vous-même la ferveur qui habite l’émission.

sankyo

La K-pop s’invite au pays de l’Oncle Sam

2583836626_9fcd0b5384_mDésormais solidement implantée sur le continent asiatique, la K-pop lorgne avec gourmandise sur le marché yankee, l’Anapurna des artistes de tous bords. Pour rayonner sur le plan international, une percée dans les charts américains est en effet nettement préférable à une diffusion en boucle sur Radio Jakarta. Encore faut-il avoir un plan bien ficelé pour réussir au pays du hamburger. Se7en, l’icône de la pop coréenne, donne l’impression de tourner en rond depuis qu’il est parti à la conquête du territoire US. Une sortie d’album sans cesse repoussée, un seul titre au compteur après trois années de préparation, on se rapproche dangereusement du pétard mouillé.

Seulement voilà, notre Korean performer n’est pas le seul à pouvoir prétendre à la consécration ultime. Les évènements récents laissent à penser que d’autres poids lourds de la K-pop pourraient bien lui damer le pion.

BoA

Ainsi BoA, la Britney Spears coréenne, s’est-elle également exilée aux Etats-Unis dans le but d’y faire carrière. Pas de retard à l’allumage pour miss « Energetic » dont l’album US, dans les bacs depuis mars dernier, a rapidement trouvé le chemin du Billboard 200 (1). Des débuts prometteurs, auréolés de surcroît d’une récente collaboration avec Akon aka mister je culbute tout ce qui bouge. Eh oui, la Super Méga Star planétaire du R&B a sollicité Beat of Angel pour la reprise d’un single. Eh non, il ne s’agit pas du tendre « I wanna f… you » mais de « Beautiful », un morceau au titre un poil moins direct. Le playboy d’origine sénégalaise a beau traîner une réputation sulfureuse (drogue, taule, polygamie, entre autres), Best of Asia va sans doute gagner en crédibilité auprès du public américain grâce à ce duo.

prochainement dans nos oreilles

Bi-Rain

Une autre pointure de la K-pop se tient en embuscade, l’incontournable Jung Ji-hoon, plus connu sous le nom de Bi (pluie en coréen), Rain ou encore Bi Rain (pluie pluie ?!). Ce dernier est sur le point de sillonner l’Asie en large et en travers avec une tournée sobrement intitulée « Legend of Rain ». Mais c’est avec la sortie du très hollywodien « Ninja Assassin » prévue en novembre et dont il tient le rôle principal que le chanteur/danseur/acteur coréen compte tutoyer les étoiles. Car si le film produit par les créateurs de Matrix s’envole au box-office US, on peut légitimement espérer que la carrière de Pluie version chanteur s’épanouisse comme une fleur sur le sol américain. Avec lui, tout semble possible; lors de son dernier concert à Macao, un ado pas comme les autres est en effet venu l’applaudir, le petit-fils de … Kim Jong-il ! SeoulParis n’hésite donc pas à le clamer haut et fort, Pluie sera l’artisan de la réunification des deux Corées.

un nouveau concept, le Ninja R&B

Les Wonder Girls

Pour le moment, ce n’est ni Se7en, ni BoA, ni Bi Rain qui tient la corde mais un groupe de cinq sémillantes jeunes filles, j’ai nommé les Wonder Girls. Drivé par l’inévitable JYP Entertainment, ce quintet de charme est actuellement en tournée aux Etats-Unis, en première partie des Jonas Brothers. Un véritable conte de fée que la presse sud-coréenne ne se lasse pas de nous narrer par le menu détail. Il faut dire que les Wonder Girls ont droit à un traitement de star : bus XXL mis à leur disposition durant la tournée, invitation au Wendy Williams Show et concert imminent au Staple Center de LA (2). Chapeau bas, mesdemoiselles. D’autant plus qu’à l’occasion de leur prestation à Washington DC, elles ont eu l’insigne honneur de se produire devant la First Lady et ses filles. Oui, fidèle(s) lecteur(s), vous avez bien lu, Michelle, Malia et Sasha Obama ont chaleureusement applaudi le tour de scène de nos héroïnes nationales.  Les mauvaises langues diront que la famille O s’est déplacée pour les Jonas Brothers; qu’ils la mettent donc en sourdine car ils ont sans doute raison.

elles sont jeunes, mignonnes et … jeunes

il faudrait s’appeler Paco Rabanne pour savoir dès à présent ce qu’il va advenir des Wonder Girls et consorts sur le marché US. En tout cas, n’en déplaise aux alarmistes, la K-pop a encore de beaux jours devant elle. Quand on peut faire danser d’un côté le petit-fils de Kim Jong-il et de l’autre les filles du président américain, c’est que tout ne vas pas si mal que ça.

sankyo

(1) La référence en matière de ventes d’albums sur le sol américain.

(2) C’est là que s’est tenue la cérémonie en hommage à Bambi.

Youn Sun Nah vs Tom Waits

Concert Youn Sun Nah au Sunset-SunsideQuand on m’a dit qu’il fallait absolument aller au concert de Youn Sun Nah mercredi 13 mai 2009 à l’occasion de la sortie de son dernier album « Voyage », je me suis demandée pourquoi cette chanteuse suscitait autant d’enthousiasme. Curieuse de découvrir une chanteuse de jazz, de surcroît, coréenne, je me suis donc rendue au Sunset à Paris sans trop savoir à quoi m’attendre.

Youn Sun Nah m’a d’emblée séduite par sa délicatesse, sa voix si singulière. Avec une aisance surprenante, elle varie les tonalités et nous ballade à travers le temps et les cultures en chantant en anglais, brésilien, français et coréen. Plus la soirée avançait, plus j’appréciais la douceur et l’élégance de sa voix. Je ne regrettais pas d’être venue et je me laissais transporter au gré des mélodies et de la diversité de ses morceaux.

Youn Sun Nah @ Sunset-Sunside

Puis, vers la fin du deuxième set, Youn Sun Nah a annoncé qu’elle allait interpréter une chanson de Tom Waits.

Tom Waits?

Oh non, par pitié, pas une reprise de Tom Waits, ce chanteur que j’adule tant, ces souvenirs associés à cette voix et ces rythmes, cette musique unique qui a vocation à le rester. Youn Sun Nah était si bien partie, et elle allait tout gâcher bêtement pour ce choix malheureux, trop audacieux de sa part… Cela allait être fatal et anéantir tout le plaisir que j’avais eu jusqu’à présent d’écouter cette chanteuse coréenne…

J’étais inquiète mais dans un coin de ma tête, je dois avouer qu’une petite voix me disait que tout irait bien. Simplement parce que Youn Sun Nah sait naturellement donner confiance et créer une atmosphère de bien-être par son talent et ses interprétations remarquables.

Le suspens n’a pas duré longtemps: cette interprétation de “Jockey Full of Bourbon”, que nous propose Youn Sun Nah est différente de l’originale… Différente mais agréable: c’est du Tom Waits, et c’est du Youn Sun Nah, le tout en harmonie. Et c’est avec un immense plaisir que je l’ai écoutée interpréter l’un des classiques de mon répertoire favori.

Le nouvel album de Youn Sun Nah s’intitule Voyage. Comme une invitation au voyage que je recommande sans hésitation.

sobong


SeoulParis en images

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